Communiqué FHF HDF – Face à la recrudescence de l’épidémie, la prise en charge de la Covid-19 est l’affaire de tous
Les hôpitaux et établissements médico-sociaux publics des Hauts-de-France se préparent depuis plusieurs semaines maintenant à l’éventualité d’une « seconde vague » Covid-19. Après plus de six mois d’épidémie, ils restent confrontés à des difficultés multiples, notamment en termes de personnels, et ne pourront pas assumer seuls une situation similaire à celle du printemps.
Alors que la quasi-totalité de la région Hauts-de-France est désormais en niveau d’alerte, et la métropole lilloise en « alerte renforcée », les établissements hospitaliers réactivent leurs cellules de crise, et s’organisent par territoires et par zones de proximité en lien avec l’ARS Hauts-de-France, pour redéfinir des parcours de soins spécifiques et anticiper les tensions sur leurs capacités.
Ces organisations doivent pouvoir s’appuyer sur l’ensemble des acteurs du système de santé, car les hôpitaux ne seront plus en mesure de faire face de façon similaire.
Les tensions en termes de ressources humaines sont très fortes dans tous les établissements : personnels en arrêt maladie, personnels cas contacts placés en isolement, fermetures de classes entrainant une hausse de l’absentéisme… Tous ces facteurs s’ajoutent à l’épuisement des professionnels, et à des difficultés de recrutement déjà récurrentes depuis plusieurs années. Le manque d’effectifs dans les hôpitaux et établissements médico-sociaux est une réalité criante, que la crise sanitaire ne fait qu’aggraver, et les professionnels se sentent exténués, et isolés devant cette situation.
La politique de priorisation des tests, qui inclut les personnels de santé, doit être partout appliquée et contrôlée, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. Les temps de résultats s’allongent, et la stratégie de dépistage montre ses limites face aux nombres de tests nécessaires et à la pénurie de certains réactifs.
Les professionnels doivent en outre pouvoir bénéficier de stocks d’équipements de protection suffisants.
L’accueil des opérations programmées occupe déjà les lits de réanimation, et si les unités Covid venaient à être ré-ouvertes, elles ne disposeraient pas à l’heure actuelle du personnel nécessaire sans entrainer des déprogrammations de soins, et donc de potentielles pertes de chance pour certains patients. Bien trop de retard a été pris dans certaines prises en charge lors du confinement, et les conséquences de nouvelles déprogrammations sur l’état de santé des habitants de notre région seraient désastreuses.
Pour protéger les plus fragiles de la propagation du virus, les EHPAD et établissements médico-sociaux doivent également pouvoir bénéficier de l’appui des structures sanitaires, et plus largement, du concours et de la population et du respect de tous des mesures barrières et des règles nouvelles imposées par la situation dans les zones sensibles.
Pour soutenir l’Hôpital, l’incroyable mouvement de solidarité auquel nous avons assisté lors de la première vague doit se poursuivre. En cette période critique pour l’évolution de l’épidémie, où près d’un lit sur 5 en réanimation est occupé par un malade du Covid dans notre région, chiffre qui augmente chaque jour, la prise en charge des patients Covid relève d’une mobilisation générale de tous les acteurs de santé. Il appartient également à chacun, dans sa vie quotidienne, de participer à cet effort en limitant les possibilités de contamination. Il s’agit de sauver des vies, et c’est à ce prix que l’engagement des hospitaliers ne sera pas vain.
Contact presse :
Clémence de Saint Stéban, chargée de communication FHF Hauts-de-France
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