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La FHF HDF s’alarme de la situation de la psychiatrie publique dans la région.

La FHF HDF s’alarme de la situation de la psychiatrie publique dans la région.

 

Le domaine de la psychiatrie publique subit depuis quelques années une situation critique tant au niveau national que dans la région Hauts-de-France. Les dispositifs sont saturés et les signaux de rupture, régulièrement médiatisés, se multiplient, comme c’est le cas pour le Centre Hospitalier Philippe Pinel d’Amiens, en grève depuis plus de 110 jours.

 

La FHF Hauts-de-France, qui représente les établissements publics de santé dans leur diversité, veut dire sa très grande préoccupation au regard de cet état de fait et de la faiblesse des propositions concernant la psychiatrie dans la réforme « Ma santé 2022 », compte-tenu de l’urgence de la situation. Elle regrette également les modes de gouvernance et d’annonce choisis, ne laissant de place ni à la concertation ni au dialogue.

 

Cette crise de la discipline, qui devient structurelle, se situe à tous les niveaux, alors que la Ministre disait faire de la psychiatrie une priorité.

 

Dans la région Hauts-de-France plus qu’ailleurs, le secteur subit des problèmes de démographie médicale. Notre région ne compte que 16 psychiatres pour 100 000 habitants, quand la moyenne nationale est à 23,3, et le nombre de psychiatres dans les établissements publics y a baissé de 10%, tandis que les autres personnels médicaux ont diminué de 16%. En juin 2018, 85 postes de praticiens étaient ainsi vacants ; cela alors que l’activité augmente et que la psychiatrie régionale continue de s’adapter aux évolutions des besoins de santé, en diminuant ses capacités d’hospitalisations complètes et en augmentant l’ambulatoire et son ouverture sur la ville.

 

Malgré les différentes annonces, dont celle d’une sanctuarisation des budgets pour l’année 2018, les financements dédiés restent bien trop insuffisants au regard des missions sans cesse croissantes. Les capacités d’hospitalisation baissent quand le nombre de patients se multiplie, et les manques d’investissements subis par la discipline depuis des décennies entrainent des cas de saturation inédites et critiques.

 

Cette situation conduit progressivement à un véritable épuisement de tous les professionnels de santé dans ces établissements, contraints de vivre des conditions de travail parfois insoutenables, et à terme, une perte de sens globale dans toute leur action. Le risque social, qui s’accroit, est évident ; ces personnels, engagés au quotidien au cœur du modèle de service public et de solidarité nationale, doivent être entendus.

 

Pour remédier à cette crise véritable et sans précédent, la FHF Hauts-de-France souligne la volonté dans le projet gouvernemental de mise en place de projets territoriaux de santé mentale (PTSM), mais restera vigilante sur leur application effective, en lien avec les soins de premier recours. Ces « territoires de santé mentale » doivent être identifiés et structurés en articulation des Groupements Hospitaliers de Territoire, et correspondre aux réalités de la discipline, en favorisant la mise en place de communautés psychiatriques de territoire ; la psychiatrie doit être reconnue dans sa spécificité et sa légitimité.
De plus, cette mise en place n’étant prévue qu’à l’horizon 2020, des réponses plus immédiates doivent nécessairement être apportées, notamment en termes de moyens, financiers, organisationnels, et humains.

 


 

Contact presse : Clémence de Saint Stéban, chargée de communication FHF Hauts-de-France
clemence.desaintsteban@chru-lille.fr / 03 62 94 38 49